Hier soir, la soirée Sub Cinema du DADA, m’a permis de découvrir deux courts-métrages de Chris Marker, « le plus célèbre des cinéastes inconnus »[1] : La jetée et Sans soleil.

Le premier est un film-photo de science fiction, qui se passe dans un Paris souterrain car la ville a été dévastée par une 3^ème Guerre Mondiale. Pour sauver l’humanité, des chercheurs fêlés font des expériences sur des prisonniers. Leur idée : tenter un voyage dans le temps. D’abord dans la mémoire (des prisonniers), puis grâce à la projection dans cette autre temporalité, dans le futur, ayant nécessairement la clé de la survie humaine. Le film n’est donc fait que de photos en noir et blanc (et une très brève scène en mouvement) qui se succèdent, mais accompagnées de musique, de murmures polyglottes et de quelques sons, c’est impressionnant l’ambiance qu’elles parviennent à créer. Le fond est beau, la forme aussi, le tout expérimental et plastique.

Le second m’a énormément touché. Là encore peu traditionnel et très plastique. Un genre de collage riche, sensé, mais aussi aléatoire comme le fil d’une pensée. Sur le thème obsédant de la mémoire, on voyage de Tokyo à Bissau, en passant par le Cap-Vert et San Francisco, on traverse l’Histoire et des histoires quotidiennes, parfois personnelles. On suit le réalisateur au son de son récit épistolaire, profitant du regard - fin mais non sans humour – qu’il porte sur les cultures qu’il rencontre, sur l’imaginaire, le rêve, le temps, les symboles collectifs. Le regarder, ça donne la sensation d’ouvrir un carnet pleins d’idées. Des idées qui ne se recoupent pas toujours, font des drôles de détours (de toute évidence des connections personnelles à l’auteur et ne nécessitant pas d’explications rationnelles – qui en gâcheraient le plaisir), mais se retrouvent subtilement composées.

Bref c’est chouette et je me dis que c’est n’est pas forcément très connu, donc je vous les recommande…

[1] Dubois 2006

Découverte de ... Chris Marker

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