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Dàbǎo
11 janvier 2013

Yuanyang - Duoyishi

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Une vue de carte postale ça se mérite. Duoyishi, c’est un peu le bout du monde… Depuis Jianshui c’est environ 150 bornes, pas grand-chose donc, si ce n’est 3 minibus différents et 5 heures de trajet à faire des bonds et se concentrer pour ne pas vomir. A Jianshui j’embarque dans le premier minibus, qui se remplit vite. J’y suis montée avec deux suisses déjà aperçues dans le bus Kunming-Jianshui et retrouvées à l’arrêt informel du bus pour la gare routière – T. et V. Nous sommes bientôt rejoint par 3 chinois, tout curieux de savoir ce qu’on vient faire là, en Chine, et ici au Yunnan. Peu après c’est un couple de trentenaires français qui s’installe, et pour finir un couple Suisse. Tous les sièges sont occupés et l’allée remplit des sacs grands voyageurs. Au bout de 2h30 d’une jolie et chaotique route descendant à travers les montagnes vers le fleuve rouge, nous arrivons à Nansha, la nouvelle ville de Yuanyang. Le chauffeur dépote aisément les passagers chinois mais ne sait visiblement pas trop quoi faire de nous autres étrangers. On se laisse passivement transférer vers un autre minibus, qui repart dans les montagnes pour une 1h30 supplémentaire. Petits villages, bananiers, terrasses agricoles apparaissent aux détours des lacets continus de la route. De manière tout à fait remarquable, je n’ai toujours pas vomi. Au bout du chemin, il y a Xinjie, la vieille ville de Yuanyang, surnommé Yuanyang (du nom de la région donc) par les habitants du coin. Autant dire que c’est un peu la galère de s’y retrouver quand on sait juste qu’on va à Yuanyang. En débarquant, on montre nos adresses d’auberge à celle qui nous cueille à la sortie du bus: elle nous embarque dans un troisième minibus. La route est bien proprement  goudronnée…  ah mais non c’est juste pour la case payante : un genre de péage incongru qui vous fait payer l’entrée … de quoi d’ailleurs ? Ce n’est pas comme si on était dans un parc naturel, non. Juste l’entrée d’une zone floue dans laquelle il y a les « best photographic point ». Avec des terrasses panorama moches et inutiles. Comme à Huangshan. C’est vraiment impressionnant de voir à quel point le tourisme en zone « naturelle » (comprenez montagnes, campagnes, tout ce qui n’est pas de la ville quoi), ne se résume qu’à leur potentiel photographique. Tout ne semble fait que pour que Mr. vienne ici, fasse sa photo – la même que tout le monde – et reparte gentiment. Bon on a quand même finit par arriver à Duoyishi, plus précisément à Pugao Laozai, petit village jaune construit sur les rizières et pour le coup vraiment charmant. Après un déjeuner franco-suisse tardif (ben oui du coup il est 16h), alimenté par des plats bien chinois – une manière jusque là jamais expérimentée d’ailleurs : pointer les ingrédients voulus, ils seront préparé à la manière de vos hôtes (avec beaucoup de poivre du Sichuan, par exemple) ; je marche un peu avec ce couple français dont j’ai fait la connaissance : A&A. Instits dans la région la Toulouse, ils partagent leurs années entre boulot et grands voyages (vous pouvez lire leurs aventures ici, vous qui n’êtes pas en pays censuré) et me rappellent fortement un autre couple d’instit que l’on avait croisé sur notre chemin en Bolivie.

Le lendemain, je les retrouve à 7h pour le lever du soleil - je vous ai prévenu les vues de carte postale ça se mérite. Manque de pot, il y a tellement de brouillard qu’on discerne à peine les rizières…  deux heures plus tard, on ne voit rien à plus de 5m… Et ça ne s’améliorera pas : on a passé la journée dans un nuage, et il n’y faisait pas chaud. C’est un peu agaçant d’être venue jusque là et de ne rien voir, mais dans le fond ça me fait plutôt rire – ce qui est mieux que l’inverse, non ? Ca a de quoi vous laisser méditer sur la niaise (mais pas fausse) expression « l’important n’est pas la destination, mais le voyage ».  Pour lutter contre le froid* et la morosité, on a bu du thé au gingembre toute la journée, joué au Jungle speed, au Uno et au Yam, on a mangé, papoter, rigolé et finalement passé une bonne journée. On a aussi fait une expédition dans le village la brume, au cour de laquelle j’ai été impressionnée de voir avec quelle aisance mes compagnons d’infortune, sans parler un traitre mot de chinois, arrivaient à dialoguer avec les autochtones ne parlant pas anglais. Ce qui est certain, c’est que ni la brume ni le froid n’empêchait ces derniers de s’activer : ils étaient occupés à couvrir la tôle d’un toit de paille (pour isoler quelque peu l’habitat ou pour préserver l’image du village?).

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Vu l’état brumeux quand je suis rentrée me coucher, je n’avais pas beaucoup d’espoir quant au lendemain… mais c’est toujours dans ces moments là qu’on a les meilleures surprises. En me trainant hors du lit vers 8h, j’ai découvert un ciel dégagé, qui est même vite devenu BLEU. Ca m’a fait tellement plaisir que j’ai eu le courage de me laver les cheveux  à l’eau toujours froide (le lien de cause à effet étant : j’ai cru que c’était vraiment mon jour de chance et que l’eau froide deviendrait chaude). Je suis ensuite partie me promener, seule, car mes rencontres françaises et suisses avaient déjà repris la route. Par hasard j’ai retrouvé deux chinois, dont l’un que j’avais rencontré la veille, et avec qui j’ai continué la route. On n’a pas tardé à se faire embarquer par un chinois et 3 Singapouriens, avec qui on a passé toute la journée finalement. Passionnés de photo, ils avaient l’attirail complet pour saisir les beaux reflets du coucher du soleil. Manque de pot, bis, le brouillard est revenu envahir « le » spot pour le sunrise, décevant ainsi un nombre impressionnant de photographes installés pour l’occasion.  

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De retour à mon auberge le soir, je me suis fait chouchouter par la matrone de mon auberge, parce que j’étais une fille, toute seule, et que je marchais. Je me suis aussi fait embrigader dans un dîner avec 4 quarantenaires chinois en vacances, ce qui était comique vu qu’ils ne parlaient pas anglais et que moi de toute évidence, une fois que j’ai dit « je suis française – j’ai 23 ans –je fais un stage à Shanghai –j’aime les pommes – je veux ça – un ticket pour Kunming – pardon - je ne comprends pas » j’ai atteint les limites de mon chinois. On a été rejoint par un couple de malaisien, un jeune british qui voyageait à bicyclette, un allemand et un jeune chinois qui a posé ses valises à Duoyishi pour quelques mois. Soirée idéale pour finir un chouette séjour à Yuanyang.

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NB : je n'insiste pas là-dessus, car ça me semble d'une ennuyante évidence, et que je n'ai certainement pas le talent de vous les décrire pendant des lignes sans vous endormir, mais les rizières sont impressionnantes et magnifiques bien sur. Je peux les ajouter sans soucis à ma liste des « trop beaux endroits de cette planète où j’ai eu la chance –pauvre petit insecte que je suis – de poser le pied »

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*il va sans dire que dans ce village, il n’y avait pas de chauffage, ni même d’eau chaude d’ailleurs, mais toujours des portes bien ouvertes

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Commentaires
C
Magnifiques photos Béné ! ça à l'air beau La Chine. Fais bien visiter le pays à tes parents et Flo, bizzzzzzz à vous 4
Dàbǎo
  • Dàbǎo parle d'espaces, de lieux, de villes, traversées ou vécues. Un mélange de carnet de voyage, de notes personnelles, de photographies. Tout ce qui permet de garder les yeux bien ouvert et l'esprit vagabond...
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